Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Prière d’illumination

Avant d’ouvrir la Bible et de méditer le passage biblique frère Jacques vous invite à prêter l’oreille à ce très beau texte écrit par Elie Wiesel pour nous dire que la Parole est plus grande que nous, plus profonde que nous.

 

C'est en elle que nous nous élevons.

C'est par elle que nous nous abaissons.

Elle est refuge pour l'exilé et exil pour le suffisant.

 

Comment ferais-tu sans elle pour prier ?

Comment ferais-tu pour pleurer ?

Pour espérer ? Pour te justifier ?

Ne te moque pas de la Parole

 

Quand tu es en danger elle t'enveloppe

Quand tu rêves elle te protège des cauchemars

Laisse-là te pénétrer et t'abreuver.

Donne-toi à la Parole, et tu recevras d'elle

ce que la vie a de plus beau et de plus généreux

cet élan qui te porte vers Dieu.

                  (Elie Wiesel)

 

Seigneur parle-nous et imprime sur notre cœur les vérités de ta Sainte Parole. Amen

 

Ce matin, je vous propose d’accueillir les paroles que nous rapporte un ancien percepteur d’impôts, qui a quitté son poste pour suivre Jésus.

Nous lisons dans l’Évangile de Matthieu chapitre 11 les versets 25 à 30. - En ce temps-là, Jésus s’écria : O Père, Seigneur du ciel et de la terre,  Je te remercie d’avoir révélé aux petits ce que tu as caché aux sages et aux gens instruits. Oui, Père, tu as bien voulu qu’il en soit ainsi. 

 

Mon Père m’a remis toutes choses. Personne ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et personne ne connaît le Père si ce n’est le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler.Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos.

Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Le joug que je vous invite à prendre est facile à porter et le fardeau que je vous propose est léger.

Homélie / Prédication

Dans un premier temps découvrons ensemble les divers personnages dont il est fait mention dans notre lecture de ce dimanche.

1) Il y a Jésus qui parle à son Père, le Seigneur du ciel et de la terre.

Nous devons bien constater aujourd’hui, que beaucoup de personnes se sentent comme abandonnées de Dieu.

Le covid-19 et ses variants, la guerre en Ukraine, les inondations catastrophiques  finiraient-ils par nous faire croire que Dieu ne serait plus que le Dieu du ciel et qu’il a déserté la terre   -  laissant les humains à un destin incertain.

A-t-il laissé à la guerre et aux virus champ libre comme ce fut le cas au temps de Job où Dieu laissa Satan mettre à mal la vie de Job et de sa famille

- au point que Job voit tous ses biens partir en fumée, mourir ses enfants, et même entendre son épouse lui dire : Maudit Dieu et meurt !

Que dire aussi de ses amis qui ne manquent pas de l’accabler !

Les personnes un peu plus âgées se souviennent des coquelicots et des bluets dans les champs de blés ou d’avoine. Ces fleurs ont été, il y a quelques années, sacrifiées au nom d’une certaine rentabilité.

Les herbicides et les pesticides ont créé un tel chaos dans la nature que bluets et coquelicots avaient pratiquement disparus.

Je me demande si nos comportements humains n’ont pas tenté aussi d’éradiquer Dieu. Les symboles qui nous faisaient penser à lui - où nous reliaient à lui - n’ont-ils pas, eux aussi, été éradiqués.

Si l’être humain ne voit plus Dieu, sachons que Dieu, lui, nous voit toujours.

2) Découvrons les 3 autres groupes de personnages dont parle notre texte.

a) Il y a les petits, ceux qui ne semblent pas avoir grande valeur… qu’on méprise ou auxquelles on ne prête pas attention.

b) Il y a les sages, les instruits ceux qui se croient intelligents et qui semblent tout connaître comme parfois certains chrétiens.

c) Enfin les personnes fatiguées, lourdement chargées

Le terme traduit ici par "fatigué" désigne en premier la fatigue physique et morale résultant d’un coup reçu.  

Certains auteurs grecs l’emploient dans le sens de "dépression". Il peut aussi signifier  "épuiser - abattu". 

Jésus voyait les foules qui venaient à lui, comme étant abattues et portant de lourds fardeaux. Des foules languissantes qui ressemblaient à des brebis qui n’ont pas de berger.

Au cœur de la pandémie que nous venons de vivre, et qui a frappé la terre entière, des milliers d’hommes et de femmes partaient chaque matin au combat contre le virus, contre la mort la peur au ventre.

La tâche était harassante pour ces petites gens pour qui on n’avait que peu de considération, sous payées, et devant se battre avec peu d’équipement contre le virus.

On ne les avait pas entendus dans leurs revendications jusqu’à ce que le virus vienne tout bouleverser.

Je pourrais évoquer les éboueurs, les camionneurs, les caissières, les télétravailleurs et travailleuses, les petites mains qui fabriquaient des masques de protection, et toutes ces personnes anonymes qui œuvraient dans l’ombre.

 

Il a fallu cet électrochoc pour que l’on découvre tout à coup que notre destin à tous est étroitement lié.

Frères et sœurs et amis, aujourd’hui, la Bonne Nouvelle de l’Évangile de Jésus s’adresse à ceux qui reconnaissent leur fatigue, et leur épuisement, leur dépression…

"Venez à moi vous tous qui êtes chargés et fatigués".

Jésus a vu et dénoncé ces fardeaux pesants et insupportables que les chefs religieux de son époque - qui se croyaient sages et intelligents liaient et mettaient sur les épaules des hommes et des femmes. Tout le chapitre 23 de l’Évangile de Matthieu nous donne une belle description du comportement de ces autorités. Jésus n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins.

La différence entre Jésus-Christ et les autorités c’est que lui se révèle aux petits, et qu’il se cache aux sages et aux intelligents. Du coup, les petits ont quelque chose de plus que les sages. Et s’ils viennent à Jésus c’est parce qu’ils le reconnaissent et découvrent en lui quelque chose de grand, d’inhabituel, d’exceptionnel.

Jésus ne ressemble pas à l’un ou l’autre de nos politiciens, de nos virologues, épidémiologiste ou experts en pandémie dont les propos tenus étaient contradictoires, accablants, et déroutant et pas toujours enracinés sur la vérité. Tous tâtonnaient, ils devaient découvrir et apprendre comment le virus fonctionne.

Jésus-Christ a la connaissance des plans du Père et il peut révéler son savoir : « Mon Père m'a remis toutes choses … Personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler » (v 27).

Ceux qui se croient sages et intelligents sont tellement sûrs d’avoir raison qu’ils ne voient même pas qu’ils courent tout droit à la faillite à cause de leurs erreurs de jugement.

Leur orgueil et leur assurance les empêchent de faire confiance à quelqu'un d’autre qu’à eux-mêmes.

Je me demande si finalement le poids qui nous fatigue le plus dans notre vie ce n’est pas nous-mêmes : c’est-à-dire la façon dont nous réagissons aux circonstances. Les soucis, la peur, l’angoisse qui nous rongent, font que nous n’arrivons pas facilement à faire confiance à Dieu.

 

- Ou alors, c’est notre trop plein d’assurance, - la fuite en avant coûte que coûte. Ce qui nous prive d’entrer et de savourer le repos du Seigneur, c’est nous et plus particulièrement notre orgueil qui est la cause de notre propre tourment.

Nous avons parfois l’impression d’être fatigués de nous-même, de nos mauvaises réactions, de nos maladresses, de nos pulsions désordonnées, de nos émotions trompeuses, de nos initiatives douteuses qui nous mènent là où nous ne voulons pas aller.

Il n’y a pas que les circonstances extérieures… il y a notre moi et tout ce qu’il y a dans ce moi. Et cela ne facilite pas toujours la vie. D’ailleurs ce n’est pas à cause des circonstances extérieures que des hommes seront jugés par Dieu, mais bien à cause de ce qui se trouve dans leur cœur. C’est donc là que se trouve l’essentiel. 

Entendons  L’appel du Seigneur

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez mon joug sur vous »

Je voudrais développer avec vous très brièvement 7 points au sujet de cet appel se trouvant dans le texte que nous avons lu.

1) Venir à Lui Et lui, il n’est pas n’importe qui ; c’est celui qui est né sur la paille et mort sur la croix pour que nous puissions recevoir le pardon de nos péchés et la vie éternelle.

2) se reconnaître fatigué, épuisé, déprimé

Acceptons de sortir de nos enfermements. Cessons d’être centré sur nous-mêmes pour abandonner nos fardeaux et nous en remettre à Dieu qui nous appelle.

3) suivre ses conseils.

Pour connaître le repos que le Christ veut nous donner, il faut aussi accepter de porter son joug. Le joug, c’est ce qui permettait à un homme de diriger son bœuf. Dans le judaïsme, le joug est une image de l’obéissance.

Pour accepter le joug que Jésus veut nous donner, il faut pouvoir le reconnaître comme notre maître. (c-à-d accepter de devenir son disciple et apprendre de lui)

4) se laisser conduire par Jésus

Nous devons faire l’expérience de l’aptitude (de la capacité) de Jésus à nous conduire valablement pour enfin lui donner toute notre confiance. 

Jésus désire nous conduire sur le chemin de la vie éternelle.

Il a fait l’expérience de ce qu’est la vie sur cette terre. Il a vécu dans un pays occupé par une puissance étrangère, rencontré l’hostilité, l’injustice, il a fait l’objet de fausses accusations ;

Il a vécu les tentations de Satan au désert, et celle des hommes qui l’invitaient à descendre de la croix, où l’invitaient à opérer des miracles pour prouver qu’il était bien l’envoyé de Dieu. Il tient ferme contre toutes les ruses et les manœuvres du diable. C’est toute son expérience de vie qu’il veut partager avec nous.

5) recevoir ses instructions (v29)

Recevez mes instructions » dit-il. Ou littéralement : « apprenez de ma part, de mon expérience ». Or, le verbe « apprendre » et le mot « disciple » sont de la même famille en grec, ils sont liés. De même qu’un ouvrier doit écouter les directives de l’architecte pour éviter qu’un mur s’écroule, de même prendre le joug du Seigneur consiste à se mettre à son écoute et à suivre ses instructions pour que notre vie ne s’écroule pas.

6) Le repos promis

Vous me direz mais où est le repos promis à ceux qui sont fatigués et chargés puisqu’il faut porter son joug ? Le repos promis par le Seigneur ne réside pas dans une léthargie somnolente, molle et végétative. Nous devons comprendre que notre vie est une construction toujours en chantier et qui ne se termine qu’à notre mort.

Nous devons aussi prendre garde à la manière dont nous construisons notre vie (1 Cor 3 :10) et découvrir que nous sommes aussi appelés à être le temple de Dieu ? » (1 Cor. 3:16 ; 6:19). »

7) Découvrir et vivre la douceur

Je suis doux dit le Seigneur la douceur est un fruit de l'Esprit (Galates 5:22)

« Doux » c’est tout le contraire de « violent ». Le Seigneur ne nous fait pas violence, il collabore avec nous, il nous respecte, il ne nous met pas sous pressions, si nous le choisissons pour maître, notre vie devient plus facile à vivre.

Cela ne veut pas dire que notre chemin sera parsemé de roses et de violettes.

Mais nous pourrons toujours compter sur sa présence à nos côtés, comme Jésus a compté sur son Père et lui parlait dans la prière.

Je suis doux et humble de cœur dit Jésus.

L’apôtre Paul nous recommande la douceur : « que votre douceur soit connue de tous les hommes » (Phil 4:5)

Tout l’Évangile nous montre qu’en effet, l’humilité fait partie de la nature même du Fils de Dieu. Il s’est abaissé pour venir parmi les hommes et parmi eux, il s’est encore abaissé et humilié au point de mourir crucifié. 

On peut le dire personne n’est jamais parti d’aussi haut pour descendre aussi bas.

Non seulement, il a partagé notre condition humaine, mais il a pris sur lui le poids de nos constructions de vie tordues, ratées, biscornues.

Jésus a mis sa personne et ses intérêts de côté pour nous réconcilier avec Dieu. Il est humble, c’est-à-dire qu’il se soucie des petites choses que nous sommes.

 

Il n’a pas honte de venir jusqu’à nous ni même de nous appeler ses frères. Quels que soient les dangers qui menacent la construction de notre vie nous aurons toujours avec nous ce grand Architecte qui connaît parfaitement les choses de la vie.

 

Sachons l’écouter et mettre en pratique ce qu’il nous dit car c’est ainsi que nous pourrons connaître la tranquillité intérieure, le soulagement, le réconfort, la quiétude… le repos.

 

Si aujourd’hui le repos s’est éloigné de nous, peut-être faut-il se demander honnêtement si nous ne sommes pas en train de nous prendre pour un architecte sage et intelligent.

Ne négligeons pas l’appel du Seigneur qui a dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Recevez mes instructions et découvrez que je suis doux et humble de cœur en prenant mon joug sur vous »  Amen.

 

 

Je vous invite à la Prière d’intercession

Seigneur Dieu notre Père, un jour, ta voix nous a appelés, et ta Parole nous a créés. Nous voulons être des hommes nouveaux et des femmes nouvelles, germes de paix et d’espérance pour le monde.

Nous te prions pour ceux qui ont perdu l’espoir, pour ceux que décourage la dureté des humains. Que, pour eux, le mal ne soit pas plus fort que le bien, mais qu’ils gardent un cœur ouvert qui sache attendre et espérer.

 

Que ton Église jalonne la route des hommes et des femmes de gestes qui donnent une authentique espérance.

Que, dans toutes les communautés chrétiennes de notre ville et de nos villages, ton espérance se fasse un chemin à travers nos vies quotidiennes.

 

Que notre vie personnelle soit un signe concret d’espoir aux yeux de tous et, surtout, aux yeux des plus humbles et des plus humiliés.

Aujourd’hui tu mets ton nom dans notre bouche, ton œuvre est dans nos mains. Fais de nous, des hommes et des femmes qui suivent tes instructions et qui jouissent de ton repos.  Amen

 

Envoi : Je vous donne pour cette semaine le mot, DEBOUT

Debout les humbles, Dieu vous destine au Royaume.

Debout vous qui pleurez, Dieu vous apporte consolation

Debout les affamés et vous qui êtes assoiffés de justice Dieu vous donne sa justice.

Debout vous qui avez compassion, Dieu aura compassion de vous.

Debout vous que l'on persécute à cause de la justice, Dieu vous destine à son Royaume.

Bénédiction

Et maintenant recevez la bénédiction du Seigneur

Que Jésus, notre Seigneur,

soit avec vous toutes et tous pour vous défendre.

Qu'il soit devant vous pour vous guider,

Qu'il soit derrière vous. pour vous garder.

Qu'il inspire toutes vos pensées et tous vos actes,

Qu'il vous protège et vous bénisse. Amen !

 

Bonne semaine à vous chers lecteurs et lectrices.

      Frère Jacques 

NDLR Les photos sur cet article font partie de la collection

des photos de Frère Jacques.

Aidez-nous à faire connaître notre blog autour de vous et nous apprécierons vos commentaires.

Tag(s) : #Réconfort, #Témoins d'espérance, #homélies-prédication frere jacques
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :