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Frère Jacques reproduit, ici, avec l’aimable autorisation de son auteure Laure-Lise Moret un article qu’elle publiait sur son blog : http://limo.eklablog.com.
Son article est une belle réflexion sur la relation du chrétien avec l’Eglise en période du Covid.
‘’La pandémie de COVID a généré pour beaucoup d’entre nous de nouvelles habitudes. Beaucoup parmi nous ont télétravaillé, et pour nous les chrétiens pratiquants, nous avons eu le privilège de pouvoir vivre nos cultes à domicile. Beaucoup d’églises et communautés ont ainsi diffusé leurs célébrations, en direct ou en différé, permettant à leurs fidèles de les regarder confortablement assis dans le canapé de leur salon.
Il faut le dire, c’est assez sympa de vivre le culte chez soi, avec son café favori à portée de main…
Puis, on peut aussi le regarder en différé, ce qui permet d’aller se promener dans le calme du dimanche matin.
Au fait si la musique de la louange ne me plaît pas, je peux la zapper, et écouter quelque chose qui me fasse vraiment du bien à la place. Et si le prêche m’ennuie, ou va à l’encontre de ce que j’aime entendre, on trouve d’excellents prédicateurs ailleurs sur le Net.
A l’heure où l’on peut revivre des célébrations en présentiel, probablement bientôt avec un plus.
Si le culte est juste ma petite dose de spiritualité à mon image pour la semaine, pas besoin d’y aller, je trouve facilement une nourriture ailleurs.
Si c’est juste pour nourrir la partie intellectuelle de ma foi, idem.
Si c’est pour vivre la communion avec Dieu, dans ma chambre ou dans la nature cela va aussi.
Alors ?
C’est oublier que la foi chrétienne est, par essence et depuis toujours, communautaire. Que l’amour les uns pour les autres tout seul dans sa chambre c’est facile, mais avec des autres en chair et en os, qui vont parler et penser, et vivre leur relation à Dieu autrement que moi, c’est un peu plus difficile parfois, mais infiniment plus riche.
La croissance spirituelle advient aussi par la confrontation avec l’Autre, dans ce qu’il a de différent de moi, on pourrait appeler cela le limage des angles. Et la prière, le chant ou le témoignage de mes frères et sœurs dans la foi m’encourage, me pose parfois des défis mais me fait progresser sans doute.
Cette dimension communautaire de la foi, présente déjà dans l’Ancien Testament où Dieu se révèle à un peuple est aussi prépondérante dans le Nouveau Testament, depuis Le Christ, cheminant avec les douze, puis dans les Actes de apôtres, et dans toutes les épîtres.
Notre époque individualiste nous permettrait -elle d’en faire l’économie et de marcher seuls ?
Je ne le pense pas, et malgré les imperfections de nos cultes, et tout ce que l’on peut y trouver de critiquable, d’imparfait, donc d’humain, ils restent le lieu où la communauté se rencontre et se construit.’’
Laure-Lise Moret
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