Je vous la fais vivre car elle peut être unique au monde en tout cas à mes yeux. Puissiez-vous rire de bon cœur, c’est mon souhait chers lectrices et lecteurs.
Il est 10h30, une amie me conduit au CHU. Une heure plus tard, je passe par le service d’accueil, où je reçois des documents qui me sont destinés et ceux à remettre au chirurgien. Je paie un acompte de 50 euros et je prends la route N°… qui me conduit au service de préparation à l’opération. Je reçois un accueil 100% sympa. Le bureau est encombré d’une bonne dizaine de bagages qui attendent d’être envoyés dans les chambres dès que les patients sortiront de la salle de réveil.
Préparation à l’opération
Je suis invité à me dépouiller de mes vêtements, chaussures, montre, tél, Gsm …etc. Je reçois les vêtements adéquats pour mon admission en salle d’opération. L’infirmière consulte l’écran de son ordinateur et me dit qu’il y a un gros retard, il me faudra patienter jusqu’à 16 h ou 17 h car il y a eu un gros problème en salle d’opération le matin. Je suis alors invité à rejoindre une salle d’attente. J’ai même le choix, une salle pour être seul ou une autre où deux dames, sur leur lit, sont en attente d’un transfert vers la salle d’opération. Je choisis d’être seul.
Entrez avec moi dans l’aventure
L’heure passe, je lis un bon bouquin dont le titre est « Enfermée dans un container pour sa foi. » L’histoire se passe en Erythrée. J’en suis déjà à la moitié quand l’infirmière (toujours la même) viens me dire, voulez-vous continuez à attendre ici ou rejoindre la chambre qui vient de se libérer et où vous passerez la nuit après l’opération. Je décide de rejoindre la chambre. L’infirmière me conduit en chaise roulante et m’installation sur le lit B près de la fenêtre. Boum, il y a comme une erreur sur les documents. Deux infirmières vont finir par permuter les deux lits de la chambre. Je deviens le lit A. Mes bagages sont eux en attente d’être transférés.
L’horloge a disparu !
Le temps passe, je demande à l’infirmière quelle heure est-il ? Elle regarde le mur de la chambre. « Oh ! on a enlevé l’horloge du mur ». Il est une peu plus de de 14 h. Couché sur le lit, j’attends mes bagages, mon livre, ma montre…etc. Rien me vient. La porte de la chambre fermée, je découvre une petit croix de bois sur le mur. Elle n’était pas visible quand la porte était ouverte. Pour moi chrétien cela me parle.
Le temps s’écoule… je vis un bien étrange aventure
Les quarts d’heure s’égrènent au fil du temps qui passe… Enfin on vient me chercher. Je dois m’installer sur la chaise roulante. On me conduit à travers d’interminables couloirs. Arrêt devant le bureau des infirmières d’un nouvelle l’étage. J’ignore où je suis. Il y a semble-t-il, une grande discussion dans ce bureau. Une bonne dizaine d’hommes en blouse verte et d’infirmières discutent, mais je ne comprends pas de quoi il s’agit. Bref. Une infirmière s’aperçoit que j’écoute et vient déplacer ma chaise roulante. Je regarde maintenant, droit devant moi, le long couloir qui s’étire à perdre de vue. C’est amusant, j’ai l’impression d’être dans un théâtre. Des personnes sortent des chambres, d’autres y entre, se croisent. Tout ce beau monde est masqué… covid oblige.
Comme deux amoureux en balade
Voilà, l’infirmière qui sort du bureau, visiblement on a besoin de la chaise roulante. Elle m’invite à me lever de la chaise et me prend par le bras et bras dessus, bras dessous, nous traversons une haie de gens qui attendent je ne sais quoi. Nous voilà reparti pour une nouvelle balade dans les couloirs… la pauvre elle me dit avec compassion, je m’excuse, mais on est en plein cinéma… je vais être obligée de faire des heures supplémentaires, mais j’aime mon métier, je ne vais pas vous laisser tomber. Je crois qu’elle est sincère, et je me retrouve dans une nouvelle chambre, où trône un seul lit. Elle montre beaucoup d’empathie pour ce que je suis en train de vivre.
Un produit rare…
Je dois vous injecter un produit de contraste, pour l’examen de la biopsie, problème ce produit est denrée rare et n’est pas de stock ; On ne l’utilise qu’une ou deux fois par an. Je crains fort que vous ne soyez obligé de retourner, chez vous, ce soir. Intérieurement je rigole de cette aventure. Je demande à voir le chirurgien. Elle prend contact avec lui avec le Gsm de service qui voyage en permanence dans la poche de sa blouse blanche.
Voulez-vous appeler votre épouse me dit-elle pour qu’elle vienne vous rechercher. J’essaie de lui téléphoner via le tél de la chambre. Il ne fonctionne pas. Comme je n’ai toujours pas mes bagages, où mon Gsm se trouve, elle prend le Gsm de service compose le numéro de mon épouse. Je l’informe que je suis sortant. Chouette, tout s’est bien passé, mon chéri je suis contente. Je lui dis, je n’ai pas été opéré, mais bien vécu une aventure rocambolesque, l’opération est reportée…
Mon estomac crie famine et gazouille depuis bien longtemps !
J’ai faim, je suis à jeun depuis plus de 20 h, et de demande à avoir quelque chose à manger. Je reçois très vite un plateau composé de deux sandwichs, l’un contient une minuscule tranche de fromage, l’autre contient du jambon qu’une loupe aurait du mal à reconnaître. Un café chaud, sucre lait, un pot de crème vanille et un autre de yaourt, une petite capsule de lait. Mon estomac est malgré tout heureux et s’arrête de ‘’chanter glouglou’’.
Dialogue courtois avec le chirurgien
Un peu plus tard mes bagages arrivent. Encore quelques minutes et le chirurgien arrive, lui aussi, dans la chambre. (il porte le nom du premier homme de l’humanité) Il paraît bien jeune à mes yeux. Un bon dialogue s’installe entre lui et moi. Je me surprends à être resté très calme et à même rire de cette aventure. Je tente le tout pour le tout, et lui demande : si je passe la nuit ici, demain on pourrait procéder à l’opération. Il me répond : Je préfère la reporter et attendre le produit de contraste pour la biopsie, c’est plus sécurisant pour vous. Je lui réponds, je crois savoir ce que j’ai et je lui explique ce que mon corps ressent. Il me répond : On est-là pour vous soigner. Il possède sans aucun doute le résultat du scanner passé quelques jours plus tôt, mais n’en dit mot. On va reprendre contact avec vous lundi ou mardi pour vous fixer un nouveau rendez-vous me dit-il.
Retour case départ
Entre temps, mon épouse qui sait que je reviens à la maison a pris contact avec la personne qui m’a amené au CHU le matin. Véronique arrive 50 minutes plus tard et elle me ramène à la maison.
A mon arrivée, mon épouse me dit : « le chirurgien vient de téléphoner, tu rentres au CHU le 12 février 16h30. L’opération est programmée pour le 13. Tu pourras donc passer ton anniversaire à la maison avant ton opération. C’est une grâce de savoir que ma vie est entre les mains de Dieu et de reconnaître que je suis aimé de Lui.
PS : Si j’écris cet article ce n’est pas pour dénigrer le CHU, d’ailleurs je n’en révèle pas le lieu. Mon but est de vous faire découvrir les problèmes d’un hôpital que peut parfois rencontrer un patient, mais plus encore l’amour d’une infirmière qui aime son métier et qui le démontre en étant prête à faire des heures supplémentaires pour aider son prochain. N’ayant pas mes lunettes, je n’ai pu lire son nom sur son badge, c’est mon seul regret.
Frère Jacques.